Traiter l’addiction sans médicaments chimiques

L’addiction est l’un des plus grands problèmes majeurs de santé publique en France. Elle désigne une pathologie cérébrale caractérisée par une dépendance nocive à une substance ou à une activité.

La médecine conventionnelle dispose d’un parcours de soins bien défini en addictologie, mais diverses médecines alternatives et naturelles se sont également montrées efficaces. De l’hypnose à l’acupuncture, en passant par les plantes médicinales, découvrez comment la dépendance peut être prise en charge« sans médicaments ».
L’essentiel sur l’addiction
L’addiction se manifeste par une envie incontrôlable et répétée de consommer un produit, licite ou non, ou d’effectuer un comportement. Cela part d’une simple recherche de plaisir jusqu’à créer une tolérance aussi bien physique que psychologique de la substance ou de l’activité dans l’organisme. À ce stade, le sujet commence à ressentir le besoin d’augmenter la dose et la fréquence de ses actes afin de ressentir le soulagement du début. Il devient alors dépendant, il y a un dysfonctionnement du circuit de la récompense dans son organisme.
La pathologie se dessine peu à peu lorsque ce besoin incessant et grandissant interfère par exemple dans la vie scolaire, professionnelle ou sociale de l’individu. Ce dernier peut même subir des conséquences encore plus néfastes quand il n’arrive pas à assouvir ses désirs (dépression, isolement, délinquance…). Les organisations internationales de la santé mentale dressent périodiquement un manuel appelé Diagnostic and Statistical manual of Mental disorders (DSM) qui recense les critères de diagnostic de l’addiction.
L’addiction en quelques chiffres
Le trouble addictif sévère est déclaré quand le sujet satisfait 6 critères ou plus, modéré de 4 à 5 critères satisfaits et faible pour 2 à 3 critères. Dans le manuel DSM, on retrouve notamment :
- La poursuite de l’activité/consommation malgré des atteintes physiques ou psychologiques ;
- La réduction des activités importantes au profit de la dépendance ;
- Les perturbations d’ordre personnel ou social ;
- La perte de contrôle quant au dosage et au temps alloué à l’assouvissement du comportement.
Les signes de dépendance apparaissent généralement à l’âge de 15 à 25 ans et les hommes sont les plus touchés. Certaines substances ont plus de pouvoir addictif que d’autres et le tabac arrive en tête (32% de dépendants parmi ses consommateurs), suivi par l’héroïne (23%), la cocaïne (17%) et l’alcool (15%). 9 jeunes Français (17 à 20 ans) sur 10 ont au moins bu de l’alcool à 17 ans, ils fument généralement leur première cigarette à 14 ans et leur premier joint ou ivresse alcoolique après 15 ans.
En France, les addictions sont responsables de 20% de la mortalité et de 50% des faits de délinquance. 800 000 hospitalisations sont dues à la consommation d’alcool chaque année et 49 000 personnes en meurent, 70 000 décès pour le tabac. En juin 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifie de maladie mentale l’addiction aux jeux vidéo.
La médecine alternative pour combattre l’addiction
Plusieurs méthodes douces permettent déjà de soigner des personnes dépendantes, notamment par des principes amers non nocifs pour remplacer l’alcool, huile essentielle de sassafras pour arrêter de fumer, etc. Il existe aussi des techniques réputées efficaces telles que la méditation de Yoga, la naturopathie, l’hypnose ou encore les médecines traditionnelles chinoises (MTC), notamment l’acupuncture.
L’objectif de ces traitements naturels étant d’aider l’organisme à régler le dysfonctionnement du circuit de la récompense, en agissant sur les symptômes. L’hypnothérapeute utilise par exemple des techniques de suggestion et d’empreinte pour réduire le désir de fumer et les sensations de manque. Ces mêmes finalités se retrouvent dans le traitement par l’acupuncture, par la stimulation de points spécifiques.
Du côté des plantes, le kudzu (Pueraria lobata) d’origine asiatique est le plus utilisé et depuis plus de 1000 ans en Chine pour aider une personne en sevrage tabagique ou alcoolique. Les substances actives (isoflavones) contenues dans sa racine permettent de diminuer les pulsions et les envies des fumeurs et alcooliques, tout en limitant les effets néfastes de ces produits toxiques.
Dans tous les cas, le premier succès d’un combat contre l’addiction est certainement la volonté du dépendant à traiter son mal et sa reconnaissance des effets néfastes de son comportement.
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