La choline, vous connaissez ? Ce micronutriment présent dans plusieurs aliments, réputé pour aider le cerveau de plusieurs manières, serait une nouvelle piste sérieuse pour lutter contre la maladie d’Alzheimer selon des chercheurs de l’Arizona State University.

La choline, un nutriment peu connu mais vital

Pour 3 allégations santé de l’European Food Safety Authority (EFSA), la choline ou vitamine B4 est une substance peu connue, et pourtant vitale. En plus de participer au métabolisme lipidique et d’empêcher le stockage des graisses, elle soutient le foie. Elle contribue à la prévention des maladies cardiovasculaires en collaboration avec la vitamine B6, B12 et B9 (acide folique). En même temps, elle augmente le niveau d’acétylcholine, un neurotransmetteur, dans le cerveau indispensable au rappel et au stockage de souvenirs dans le cerveau. Ce nutriment est donc essentiel pour aider les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

D’ailleurs, une étude réalisée par des chercheurs de l’Arizona State University, publiée dans la revue Aging Cell en septembre 2019, a prouvé qu’une supplémentation de choline à vie pourrait réduire le risque de la maladie d’Alzheimer ou de déficit cognitif. Grâce à différents tests réalisés sur des souris femelles de laboratoire, ce nutriment a deux effets sur la maladie :

• Il réduit l’activation des cellules immunitaires appelées microglie ;
• Il bloque la production de plaques bêta-amyloïde, à l’origine des pertes cognitives de la maladie.

La suractivation de la microglie est réduite du fait de la supplémentation en choline à vie, dérégulant ainsi plusieurs éléments : les récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine, impliqués dans diverses fonctions au niveau du système nerveux central, et récepteur Sigma-1, une protéine chaperonne active dans des tissus lésés.

Cette modification joue un rôle essentiel à la pathogenèse de la maladie. Dans toutes les maladies neurodégénératives, les cellules microgliales sont activées. Mais une fois suractivées, comme dans la maladie d’Alzeihmer, elles entrainent une inflammation cérébrale et la mort neuronale, des symptômes courants de la pathologie.

Changer ses habitudes alimentaires pour réduire le risque d’Alzheimer

Un simple changement d’habitudes alimentaires, incluant la choline, peut donc réduire de manière importante le risque de la maladie d’Alzheimer. Plusieurs chercheurs recommandent d’ailleurs un régime avec davantage de plantes et d’aliments riches en choline, moins présents dans l’alimentation occidentale. Essentiellement présente dans le jaune d’œuf (125 mg), d’autres aliments en contiennent également (par 100g) :

• Le foie des animaux (environ 300 mg) ;
• La viande et le poisson (70-100 mg) ;
• Les légumineuses et les noix (environ 40 mg) ;
• Le brocoli (40 mg) ;
• Le soja (116 mg) ;
• Le germe de froment (152 mg).

Quelle est la dose recommandée de choline ?

Plusieurs scientifiques suggèrent des apports adéquats de la choline comme il n’y a pas d’apports quotidiens recommandés. Le Food and Nutrition Board (FNB), par exemple, recommande un apport nutritionnel recommandé (ANR) de :

• 425 mg/jour de choline chez les femmes ;
• 450 mg/jour chez les futures mamans ;
• 550 mg/jour au cours de l’allaitement ;
• 550 mg/jour chez les hommes.

L’Institute of Medicine (IOM) aux États-Unis va plus loin en proposant les doses recommandées du nouveau-né à l’adolescent.

Groupe d’âge	Apport suffisant*	Apport maximal tolérable**
0-6 mois	125 mg	–
7-12 mois	150 mg	–
1-3 ans	200 mg	1 000 mg
4-8 ans	250 mg	1 000 mg
9-13 ans	375 mg	2 000 mg
14-18 ans	400 mg (filles) 550 mg (garçons)	3 000 mg
Femmes	425 mg	3 500 mg
Hommes	550 mg	3 500 mg
Femmes enceintes	450 mg	3 000 mg (14 à 18 ans) 3 500 mg (19 ans et plus)
Femmes qui allaitent	550 mg	3 500 mg

Les adolescents, hommes, femmes et femmes enceintes sont pourtant encore loin du compte selon le National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES). Son enquête réalisée entre 2003 et 2004 a prouvé que seuls 10% ont un approvisionnement normal en choline, et que son assimilation  est largement inférieure à la dose recommandée.