L'intelligence émotionnelle, avenir de la lutte contre le stress ?

L'intelligence émotionnelle, avenir de la lutte contre le stress ?

L’intelligence émotionnelle est une notion dont les prémisses furent posées au dix-neuvième siècle, qui a surtout trouvé sa formulation et son cadre théorique dans les années 80 puis 90. Issue de la recherche américaine, l’intelligence émotionnelle n’a pas fini de livrer tous ses secrets, ni tous ses remèdes, notamment contre le stress au travail.

L’intelligence émotionnelle est-elle la meilleure parade contre le stress au travail ? Beaucoup de chercheurs commencent à le croire, et la solution en paraît pas si mauvaise.

Mais l’intelligence émotionnelle, c’est quoi ?

Une grande part de la culture occidentale repose sur l’idée que l’homme est un être intelligent au sens où Descartes avait pu commencer à la concevoir, et au sens où Darwin l’a compris. Très largement au dix-neuvième siècle, l’intelligence s’est essentiellement limitée à l’intelligence cognitive. Elle excluait tout ce qui pouvait relever de l’affect, c’est-à-dire des sentiments ou des émotions.

Assez rapidement toutefois (c’est-à-dire parallèlement à Darwin, mais sans que ce courant ne prospère alors), des théoriciens ont retenu l’idée que les connaissances ou la maîtrise des connaissances n’étaient que l’une des formes de l’intelligence humaine. La voie était ouverte pour que des théoriciens britanniques et américains ne formulent progressivement l’idée que l’intelligence des émotions était au moins aussi importante que l’intelligence cognitive.

Plusieurs théoriciens peuvent s’attribuer la paternité de l’intelligence émotionnelle. Mais celui qui en a assuré la meilleure diffusion est sans doute le journaliste du New York Times Daniel Goleman, auteur en 1995 de Emotional Intelligence.

Petit à petit a émergé l’idée que l’intelligence émotionnelle regroupait un ensemble de compétences émotionnelles et sociales. Parmi celles-ci, la conscience de soi et de ses émotions, et la conscience des émotions d’autrui occupent une place essentielle.

Intelligence émotionnelle et management

L’apport des doctrines de l’intelligence émotionnelle tient aux clés que celle-ci donne dans la compréhension des relations humaines. La compréhension des émotions en jeu dans une relation sociale tient en effet une place centrale dans la doctrine de l’intelligence émotionnelle, et c’est pour cette raison que cette approche est si importante pour la science du management.

Comme l’a écrit fort utilement Ilios Kotsou, chercheur à l’université catholique de Louvain, dans ses différents ouvrages, dont Intelligence Émotionnelle et Management, l’intelligence émotionnelle est la condition d’un management réussi. Le manager a en effet besoin de « décoder » les émotions de ses collaborateurs pour les conduire sur la voie du succès.

C’est pourquoi une grande partie de l’acte managérial aujourd’hui gagne à intégrer la notion d’intelligence émotionnelle et ses éléments. Elle est à de nombreux égards beaucoup plus importante que l’intelligence cognitive.

Intelligence émotionnelle et gestion du stress

L’une des questions angulaires qui perturbent les collectifs de travail aujourd’hui tient à la gestion du stress ressenti par les collaborateurs. Alors que, très longtemps, les organisations se sont surtout préoccupé des capacités cognitives et de la maîtrise intellectuelle des processus, la réalité impose de mieux tenir compte des réactions émotionnelles des salariés au travail.

Ceux-ci expriment un malaise grandissant vis-à-vis d’un management dominé par des considérations dites rationnelles, et que nous pourrions rapporter à l’intelligence cognitive. Il existe une attente forte vis-à-vis d’une prise en compte des émotions, des ressentis, des affects au travail, et beaucoup de salariés, notamment de jeunes salariés, considèrent que le management doit intégrer cette dimension fondamentale dans ses pratiques quotidiennes.

Si le stress procède par ailleurs de différents équilibres physiologiques qu’un test efficace permettrait d’identifier, les employeurs ne peuvent plus, ne pourront plus, faire l’économie d’une meilleure compréhension de l’intelligence émotionnelle dans leur entreprise.

Comme toujours, ce constat est facile. La difficulté commence avec les solutions à apporter.

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