Une faible consommation de viande augmenterait-elle le risque de maladie d'Alzheimer ?

Une faible consommation de viande augmenterait-elle le risque de maladie d'Alzheimer ?

Consommer de la viande est néfaste pour la santé… vraiment ? De plus en plus d’études revalorisent ses effets sur la santé, principalement en cas de démence et de maladies neurodégénératives, dont la maladie d’Alzheimer, une maladie qui toucherait 1,3 million de Français en 2020 (INSERM). Comment expliquer ces résultats contradictoires ?

La maladie pourrait être la cause des modifications alimentaires

Plusieurs études recommandent de consommer beaucoup de légumineuses, des fruits et légumes, et du poisson notamment pour prévenir le risque de développer la maladie d’Alzheimer, et donc moins de viande. Une étude française a pourtant démontré un lien entre une consommation basse de viande et un risque élevé de développer la maladie.

Publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, cette étude a été menée par plusieurs chercheurs de l’Université de Montpellier et de Bordeaux notamment en 2019. Ils ont cherché à examiner la relation entre la fréquence de consommation de viande, poisson, fruits et légumes et le risque à long terme de démence et de la maladie d’Alzheimer. Selon eux, la maladie influencerait l’alimentation et non pas l’inverse, car elle commence à se développer plusieurs années déjà son diagnostic. Elle pourrait donc être la cause des modifications alimentaires.

Comment expliquer ces résultats contradictoires ?

Au cours de cette étude, 5 934 volontaires âgés de 65 ans et plus de trois villes différentes ont été suivis tous les 2 à 4 ans pendant 12 ans. Les habitudes alimentaires ont été évaluées à l’aide d’un bref questionnaire sur la fréquence des aliments consommés.

Pour limiter le risque de biais protopathique, un décalage de 4 ans entre l’exposition et l’évaluation de la maladie a été mis en place en excluant des analyses tous les cas de démence survenus au cours des quatre premières années après l’inclusion. Les analyses ont été effectuées à l’aide d’un modèle de Cox, relatif au traitement statistique des études cliniques, et ont été ajustées pour les facteurs sociodémographiques, de style de vie et de santé.

Résultats : La durée moyenne de suivi était de 9,8 ans. Au cours de cette période, 662 cas de démence, dont 466 de la maladie d’Alzheimer, ont été identifiés. Après ajustement, seule une faible consommation de viande (≤ 1 fois / semaine) était associée à un risque élevé de démence et de maladie d’Alzheimer par rapport à une consommation régulière (≥ 4 fois / semaine). Aucune association n’a été trouvée entre la consommation de poisson, de fruits crus ou de fruits et légumes cuits et le risque de démence ou de maladie d’Alzheimer.

Ces résultats suggèrent donc que la très faible consommation de viande augmente le risque à long terme de démence et de maladie d’Alzheimer. Un biais protopathique aurait ainsi pu influer sur les résultats des études antérieures sur le sujet.

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