Pratiquons la méditation pour un cerveau plus jeune et davantage de matière grise !

D’après une étude menée par la neuroscientifique américaine Sara Lazar, la méditation jouerait un rôle primordial pour le cerveau. Ceux qui pratiquent régulièrement la méditation ont plus de matière grise dans la partie du cerveau liée à la mémoire et à la prise de décision, appelée « cortex frontal ».

Plus de matière grise grâce à la méditation
Victime d’un accident qui a occasionné une blessure, la neuroscientifique Sara Lazar, de la Harvard Medical School, s’est tournée vers le yoga pour soulager ses douleurs. À la suite de plusieurs séances, elle remarque une progression non négligeable dans sa capacité à faire preuve d’empathie et à gérer ses émotions.
Dans ses lectures sur la méditation de pleine conscience, elle découvre que le yoga, en particulièrement la méditation, a un rôle d’apaisement. En plus de réduire le stress, l’anxiété et la dépression, elle contribue à l’amélioration du sommeil et au bien-être.
L’objet de sa première étude a surtout été axé sur un groupe de personnes ayant pratiqué la méditation durant 6 à 9 ans. Les résultats sont incroyables, car la quantité de cortex auditif, sensoriel et frontal a largement augmenté. Rappelons que ces zones du cerveau sont liées à la prise de décision et à la mémoire à court terme.
Par ailleurs, si le cortex de la majorité des gens rétrécit au fur et à mesure de leur âge, les méditants de plus de 50 ans n’en sont pas affectés. Ils possèdent effectivement une quantité similaire de matière grise qu’une personne « normale » de 25 ans.
Les changements positifs de la méditation
Pour vérifier que les sujets pratiquant la méditation ne disposent pas d’une grande quantité de matière grise à l’origine, Sara Lazar a réalisé une deuxième étude. Durant 8 semaines, des personnes n’ayant jamais pratiqué la méditation de pleine conscience ont été suivies et observées. À la fin du programme, la neuroscientifique et son équipe ont constaté un compactage des régions du cerveau liées à la mémorisation, l’apprentissage, la stabilité émotionnelle…
Le niveau de stress de ces nouveaux méditants a nettement diminué. Les résultats démontrent également une rétractation de l’amygdale qui est une région du cerveau raccordée à l’anxiété, la peur et l’agressivité. Ce résultat l’a amené à réaliser des recherches complémentaires. Elles ont démontré un perfectionnement de la santé mentale et de la compassion des personnes pratiquant la méditation de pleine conscience et ayant subi de graves traumatismes auparavant.
La durée moyenne de méditation des sujets de l’étude est de 27 minutes par jour. Pourtant, des séances quotidiennes de 15 à 20 minutes ont permis d’observer une nette amélioration de leur santé mentale. Selon la neuroscientifique américaine :
Cela ressemble beaucoup à de l’exercice. Faire de l’exercice trois fois par semaine, c’est bien. Mais si vous ne pouvez en faire qu’un peu tous les jours, c’est aussi une bonne chose.
Aussi, le plus important est de pratiquer la méditation régulièrement.
La suite logique de l’étude de Sara Lazar…
Des chercheurs de l’Université de Californie se sont inspirés de son étude plusieurs années plus tard. Eileen Luders de l’Université de Los Angeles en Californie, par exemple, a regroupé 100 personnes âgées de 24 à 77 ans. 50% d’entre eux pratiquent la méditation de pleine conscience depuis quatre à quarante-six ans. Les 50 autres personnes constituent le groupe témoin.
Dans cette nouvelle étude, les sujets ont dû passer une IRM afin d’observer l’anatomie de leur cerveau. Et les résultats sont sans appel : la pratique mentale affaiblirait la perte du volume cérébral. Sur le premier groupe de personnes, les clichés montrent une « pente de régression » moins raide par rapport à celle du groupe témoin.
Les photogrammes des deux groupes montrent toutefois une similitude au niveau de la matière grise, composée de corps cellulaires des neurones et connexions, qui se réduisent considérablement avec l’âge.
La méditation stimulerait la genèse des branches des neurones
Si vous le remarquez, les méditants s’assoient généralement en lotus, les yeux fermés. Ils semblent se reposer, pourtant, ce n’est pas le cas ! Un exercice mental assez puissant est en train de se mettre en place. En effet, leur esprit est focalisé sur la régulation de ses ressentis et à se focaliser sur le moment présent, ce qui n’est pas chose facile, puisque l’on peut se faire distraire par n’importe quel élément extérieur.
L’esprit d’une personne peut parfois aller ailleurs à cause d’un bruit quelconque, d’une pensée ou d’une sensation. La méditation permet ainsi de prendre conscience de ces éléments qui pourraient être perturbateurs et de focaliser l’attention sur l’objet. Cette expérience nécessite parfois une exigence assez ardue.
Les mêmes chercheurs américains ont découvert que cet exercice mental assez exigeant stimulerait la genèse des branches des neurones dites dendrites et des connexions appelées synapses. Les résultats de l’étude montrent que ces microchangements anatomiques permettent de produire de la matière grise. Le niveau de stress, qui pourrait être asphyxiant pour les neurones, est également diminué.
Concrètement, que se passe-t-il dans notre cerveau lorsqu’on médite ?
Le neuroscientifique Wendy Hasenkamp de l’Université d’Atlanta aux États-Unis s’est intéressé à la méditation chez les personnes qui l’ont pratiqué durant de longues années de le faire pendant vingt minutes, allongées dans un scanner. Cette expérience propose aux méditants d’appuyer sur un bouton dès qu’ils ressentent que leur esprit s’échappe.
Le neuroscientifique et son équipe ont découvert l’activation de quatre réseaux neuronaux différents liés à l’attention, et cela dans un cycle de quatre phases :
- Vagabondage mental ;
- Prise de conscience du vagabondage ;
- Déplacement de l’attention ;
- Focalisation.

Ce cycle de quatre phases se réitère pendant la séance de méditation, procurant ainsi au méditant un sentiment de bien-être qui modifie son état de conscience.