La science réussit à prouver le mécanisme moléculaire des plantes médicinales contre l’hypertension artérielle

La science réussit à prouver le mécanisme moléculaire des plantes médicinales contre l’hypertension artérielle

Les herbes aromatiques, dont la lavande, le fenouil et la camomille, sont utilisées depuis longtemps comme remèdes traditionnels pour faire baisser la tension artérielle. Mais comment ? Dans une nouvelle étude, des chercheurs expliquent les mécanismes moléculaires qui les font fonctionner…

Aujourd’hui, les preuves de l’efficacité des plantes médicinales populaires vont des essais anecdotiques aux essais cliniques, mais les mécanismes moléculaires sous-jacents restent souvent insaisissables.

L’utilisation documentée des médecines traditionnelles à base de plantes remonte déjà à l’histoire de la lignée humaine. Il existe en effet des preuves ADN, datant de 48 000 ans, qui suggèrent la consommation de plantes médicinales par l’Homme de Néandertal. Des preuves archéologiques, remontant à 800 000 ans, suggèrent même une utilisation non alimentaire des plantes par l’Homo erectus ou des espèces similaires. 

Un grand pas en avant de la science…

Une nouvelle étude en phytothérapie réalisée par des chercheurs d’Irvine de l’Université de Californie a réussi à faire un grand pas en avant. Elle a prouvé comment certaines  plantes médicinales traditionnelles peuvent abaisser la tension artérielle.

Publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), elle a démontré que ces plantes activent un canal potassique spécifique (KCNQ5) dans les vaisseaux sanguins.

Le KCNQ5, avec d’autres canaux potassiques, y compris le KCNQ1 et le KCNQ4, est exprimé dans les muscles lisses vasculaires situés dans la paroi des vaisseaux sanguins pour réguler le flux sanguin dans les différents organes.

Lorsqu’il est activé, le KCNQ5 détend les vaisseaux sanguins, ce qui crée un mécanisme pour au moins une partie des actions hypotensives de certains médicaments connus à base de plantes.

Des activateurs des canaux potassiques KCNQ5

Selon Geoff Abbott, PhD, professeur de physiologie et de biophysique à l’École de médecine de l’UCI et auteur principal de l’étude, l’activation de KCNQ5 était un mécanisme moléculaire unificateur partagé par une gamme diversifiée de médicaments botaniques hypotenseurs populaires. Parmi eux, il y a le Lavandula angustifolia, communément appelé lavande. Les chercheurs ont découvert que celui-ci faisait partie des activateurs des canaux potassiques KCNQ5 les plus efficaces, ainsi que l’extrait de graines de fenouil et de camomille.

Autre découverte, la fonction d’activation du canal potassique sélectif KCNQ5 trouvée dans les plantes médicinales fait défaut dans la pharmacopée synthétique moderne. Jusqu’à présent, il semble avoir échappé aux méthodes de dépistage conventionnelles utilisant des produits chimiques, ce qui peut expliquer pourquoi il n’est pas reconnu des médicaments synthétiques pour traiter l’hypertension artérielle.

Geoff Abbott a déclaré :

Notre découverte sur ces canaux potassiques sélectifs KCNQ5 pourrait permettre de développer de futures thérapies ciblées pour des maladies telles que l’hypertension et l’encéphalopathie par perte de fonction KCNQ5.

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