L’EMDR, nouvelle médecine alternative contre le stress, traumatisme, phobie, addiction…

L’EMDR, nouvelle médecine alternative contre le stress, traumatisme, phobie, addiction…

Connaissez-vous la nouvelle thérapie à succès du moment ? C’est L’EMDR ou « Eye Movement Desensitization and Reprocessin ». Cette méthode thérapeutique utilise les stimulations bilatérales pour retraiter l’information dans le cerveau, permettant ainsi  de se défaire de ses traumas…

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Quand l’EMDR met l’accent sur le trauma

Désensibiliser le traumatisme, apprendre à percevoir sa propre valeur et avoir confiance en soi sont la base de l’EMDR. C’est une psychothérapie qui est inspirée du processus du traitement adaptatif de l’information (TAI). Ce modèle suggère que le cerveau n’arrive pas à traiter normalement  l’information suite à un évènement difficile,  bloquant les souvenirs douloureux à l’origine des troubles mentaux classifiés non organiques. La personne revit ainsi les mêmes souffrances émotionnelles et physiques avec la même intensité que le jour de l’évènement.

Le principe de cette technique s’appuie sur  le fait  qu’un grand nombre de troubles mentaux résulte de souvenirs  qui ne sont pas encore exploités par le cerveau. La mémoire est un véritable disque dur qui enregistre les images et les pensées de chaque  page d’histoire de vie personnelle. Une expérience traumatisante  ou un choc psychologique peut ainsi entrainer des émotions très intenses, aboutissant à des adaptations et des changements.

Selon la thérapie EMDR, le blocage des pensées néfastes  dans le cerveau entraine des désordres aussi bien physiquement qu’émotionnellement.

Quels sont les bienfaits de l’EMDR ?

Avec cette technique thérapeutique,  il y a une séparation du souvenir douloureux et du poids des émotions qui en découlent.  Elle aide ainsi à réduire les manifestations de stress post-traumatique : les cauchemars et les troubles du sommeil s’estompent, les perturbations sont moins intenses. Bien que le souvenir reste, le cerveau est capable de bien traiter l’information.

En restructurant le souvenir et en effectuant une stimulation oculaire bilatérale, la thérapie EMDR bouleverse les charges émotionnelles et le fardeau éprouvés durant l’évènement traumatisant.

Concrètement, les perturbations physiques et émotionnelles s’atténuent en effectuant les mouvements oculaires bilatéraux. Cette technique agit directement dans le siège des fonctions neurologiques du cerveau en reprogrammant l’information, mais non dans le système limbique qui joue un rôle important dans les émotions. 

Recommandée pour traiter les troubles de stress post-traumatique, cette technique thérapeutique permet ainsi de gérer ses émotions, d’atténuer les sensations physiques et émotionnelles douloureuses et de retrouver l’estime de soi. C’est une thérapie rapide et efficace pour guérir son traumatisme. 

Selon plusieurs études sur l’EMDR, le champ d’action de cette technique peut également s’élargir aux troubles liés à l’anxiété, à la dépression, aux phobies, et au deuil. Elle aide également à se défaire de dépendances et des douleurs chroniques, et à retrouver le bien-être.

Comment se déroule une séance ?

Pour le bon  déroulement d’une séance, des processus bien définis doivent être suivis. Comme toute thérapie, il est indispensable de bien se préparer. Elle doit commencer par un entretien préliminaire pour se mettre en confiance afin de pouvoir évoquer les souvenirs douloureux. Vient ensuite l’explication de la technique avant de commencer la séance proprement dite.

Le thérapeute peut par exemple demander au patient d’imaginer un refuge où il peut se sentir en sécurité comme une plage, une clairière ou un chalet. Ensuite, il est invité à revivre l’évènement traumatique en pensant à une idée négative  lui faisant sentir le danger, à une émotion déplaisante comme la peur, tout en lui demandant de trouver la pensée positive. Cette pensée se substituera à la négativité, qui permettra au patient de se sentir loin du danger et de lui faire comprendre qu’il a les ressources nécessaires pour atteindre une bonne santé physique et mentale.

Selon les explications du Dr Gérard Osterman, professeur de thérapeutique et Praticien EMDR :

J’invite alors la personne à suivre du regard le balayage de ma main de gauche à droite en gardant à l’esprit en même temps le passé traumatisant et le présent sécurisant, ainsi que les sensations dans le corps.  Je parle très peu, juste quelques mots de soutien… Si elle traverse des émotions intenses, elle peut revenir à tout moment dans son lieu sûr, sa clairière, son chalet.

Le malaise est ensuite autoévalué sur une note allant de 1 à 10, avant et après la séance. Pour terminer, le praticien évalue les  sensations de tout le corps du patient, en  lui donnant la parole et lui effectuant un scan corporel, une technique de relaxation appliquée en sophrologie.

Est-ce vraiment efficace ?

Un patient est guéri en moyenne après 5 à 10 séances. Mais les effets positifs se font déjà ressentir avant, un mieux-être apparait dès les premières séances. Le Dr Jaques Roques, psychanalyste, psychothérapeute et Praticien EMDR affirme qu’ « une séance peut suffire pour se débarrasser de ses angoisses ou d’une phobie liées à un choc unique ».

En revanche, les victimes maltraitées durant plusieurs années mettent du temps pour guérir. Il leur faut un ou deux ans de traitement avec des séances de 60 à 90 minutes. En fonction des cas, le patient peut effectuer une à quatre séances par mois.

Une heure peut couter entre 50 à 70 euros. Pour pouvoir bénéficier d’un remboursement, la prescription d’un médecin généraliste est nécessaire ainsi que le soin d’un psychiatre. Les séances dans les hôpitaux et les centres médico-psychologiques ne sont pas payantes.

Quelques études de cas sur le traitement EMDR

Selon le Dr Michel Silvestre est psychologue clinicien et formateur EMDR Enfants certifié, plus de quinze études sur le traitement d’enfants et d’adolescents  ayant subi des troubles post-traumatiques ont déjà prouvé l’efficacité de la méthode EMDR.

Les évaluations des traitements par l’EMDR ont été surtout axées sur les évènements traumatiques de type I prouvant l’efficacité de la méthode. En revanche, le traitement des traumas de  type II est rarement étudié.

Diverses études ont été menées pour déterminer les conséquences de l’EMDR chez l’enfant à la suite de traumatismes de type I. Nous pouvons citer :

  • Le  cambriolage par Cocco & Sharpe en 1993 ;
  • La catastrophe naturelle étudiée par  Chemtob et al en 2002, Fernandez en 2007 et Greenwald en 1994 ;
  • Les accidents de la route par Kemp et al.  puis Ribchester et al en 2010.

Il a été démontré que les degrés d’intensité des manifestations du traumatisme, de même que la dépression, la crise d’angoisse, et les troubles de conduite sont ramenés, grâce à l’EMDR, à la situation d’avant l’évènement traumatique et ces résultats positifs restent stables pendant les évaluations.

Des recherches sur l’EMDR et les thérapies comportementales et cognitives (ou TCC) par Roos et al en 2011 démontrent également que les deux techniques aboutissent au même résultat : la réduction des stigmates des traumatismes. Cependant l’EMDR est plus rapide en termes de guérison, renforçant son efficacité.

Les études démontrent fermement la capacité de l’EMDR à traiter les traumatismes de type I. Roos et al. en 2011  et Jaberghaderi et al. en 2004 ont prouvé que la TCC est moins efficace que l’EMDR. L’EMDR réduit significativement les symptômes et avec des effets durables.

En termes de recherches, la méthode TCC est quantitativement plus importante concernant les traumas de type II. Sanchez-Meca et al en 2011 faits partis des investigateurs et seul Jaberghaderi et al.  a fait une étude approfondie sur l’EMDR pour ce type de traumatisme chez les enfants en 2004.

Les évènements de type II conduisent à de graves désordres émotionnels comme les troubles de l’attachement et les changements de personnalité comme l’indique Terr en 1991, impactant sur le traitement.  Pour traiter les violences domestiques et l’abus entre les membres d’une même famille, la thérapie familiale est nécessaire (Amaya-Jackson, en 1995).

Selon Maxfiels, l’EMDR, jumelée à la thérapie familiale, réduit considérablement les conséquences néfastes  découlant  des abus sexuels. Klaff appuie cette affirmation en 2007 concernant d’autres évènements difficiles, sources de stress, comme le divorce.

Pour retrouver la liste  des psychologues, psychiatres et psychothérapeutes formés à la technique EMDR, allez sur le site www.emdr-france.com.

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